HomeBlogActualitésMenkao : Tshisekedi lance la saison agricole 2025-2026 et dote les 26 provinces en tracteurs et intrants

Menkao : Tshisekedi lance la saison agricole 2025-2026 et dote les 26 provinces en tracteurs et intrants

Menkao : Tshisekedi lance la saison agricole 2025-2026 et dote les 26 provinces en tracteurs et intrants

À Menkao, dans la commune de Maluku à une cinquantaine de kilomètres du centre de Kinshasa, Félix-Antoine Tshisekedi a lancé la saison agricole 2025-2026 en dotant les 26 provinces d’un lot de tracteurs et de matériel aratoire. Objectif immédiat : remettre la motorisation et les intrants au cœur du cycle de production pour contenir l’insécurité alimentaire et améliorer les rendements.

Le ministre d’État à l’Agriculture et Sécurité alimentaire, Muhindo Nzangi, a rappelé que 10 % du budget national sont fléchés vers l’agriculture, en référence à l’engagement de Maputo pour l’autosuffisance alimentaire. Il a listé cinq priorités pour la campagne : disponibilité de semences certifiées, fertilisants et produits phytosanitaires de qualité, mécanisation opérationnelle et valorisation des agents du secteur. Traduction technique : sécuriser le calendrier des semis, fiabiliser la chaîne d’approvisionnement en intrants, garantir la maintenance des équipements et remettre l’encadrement paysan en première ligne.

Les agronomes et planteurs saluent une mise en mouvement attendue : “Il est temps que le sol prenne la revanche sur le sous-sol.” Le message est clair : transformer le potentiel des terroirs en volumes commercialisables, avec des coûts maîtrisés de préparation des terres et une montée en gamme des itinéraires techniques.

Ce que cette campagne peut réellement changer sur le terrain

  • Intrants et calendrier de semis. La réussite se jouera sur la livraison à temps des semences et engrais, assortie d’un contrôle qualité. Un mois de retard coûte des points de rendement ; un mauvais dosage d’azote ou de potasse, des quintaux perdus.
  • Mécanisation utile. Les tracteurs distribués ne créeront de la valeur qu’avec pièces, carburant, opérateurs formés et contrats de maintenance. Sans ces éléments, le taux de disponibilité chute et les coûts horaires explosent.
  • Capital humain. La “valorisation des agents” implique des primes au résultat, du conseil de proximité et des essais variétaux comparatifs diffusés aux producteurs.
  • Accès au marché. Les volumes supplémentaires doivent sortir des champs : pistes rurales praticables, points de collecte et petites unités de stockage/tri éviteront les pertes post-récolte et soutiendront les prix payés aux producteurs.
  • Sécurité dans les zones de production. Sur le Plateau des Batéké, principal grenier de Kinshasa, l’activisme de la milice Mobondo pèse sur les opérations agricoles. Sans sécurité sur les axes, la production reste confinée et les coûts logistiques grimpent.

Le pari gouvernemental s’affiche : des moyens matériels maintenant, une organisation de campagne resserrée et un cap budgétaire aligné sur Maputo. La suite se lira dans des indicateurs simples : taux d’utilisation des tracteurs, disponibilité des intrants aux fenêtres de semis, volumes collectés et marges nettes au hectare. Les producteurs, eux, attendent des livraisons prévisibles, des routes praticables et des techniciens présents sur le terrain.